02/07/2009

The Brooklyn Follies, de Paul Auster


Il y a certains livres qu'on voudrait ne jamais terminer, tant ils nous manquent dès qu'on les a refermés. The Brooklyn Follies en fait partie. J'ai lu ce livre peu après sa sortie en poche en anglais. Pourtant, je n'apprécie pas spécialement Paul Auster, contrairement à beaucoup de gens. Il y a plusieurs années, j'avais tenté de lire la trilogie new-yorkaise, mais n'avais pu dépasser les 100 premières pages de Moon Palace. Mais, on m'avait dit tellement de bien de Brooklyn Follies que je l'avais acheté et dévoré dans la foulée... Je comptais le relire parce que ces derniers temps, j'ai un peu manqué de vrais bons romans avec du coeur, de ces romans qui restent en vous, même longtemps après les avoir lus.
Cette nuit, donc, coupure de courant générale dans ma rue: les gens à leurs fenêtres ou sortis dans la rue ont commencé à se parler (j'ai d'ailleurs une voisine d'en face très sympa), j'ai sorti les quelques malheureuses bougies chauffe-plat, et ouvert Emma, ma lecture off and on du moment, mais mon édition est écrite tellement petit que je n'y voyais rien... Je n'étais pas non plus d'humeur à lire la biographie de Jane Austen ou Walt Whitman (bizarrement à 1h du matin, j'apprécie moins bien la poésie)... Je scrute mon étagère à la recherche d'un autre livre à lire, et là, Brooklyn Follies me tendait les bras. Rien qu'à la première page, que dis-je la première ligne, j'ai retrouvé tout ce qui m'avait manqué!

I was looking for a quiet place to die.

Mon père dit toujours qu'on reconnaît un bon livre rien qu'à sa première ligne, et celle-ci est particulièrement réussie! Elle donne tout de suite le ton.
Un peu plus loin, ce passage rappelle à tous les amoureux de New-York ce qui fait la magie de cette ville. C'est Tom, le neveu du héros, chauffeur de taxi qui parle des bons côtés de ce métier:

"There are good moments, too," Tom would add, not wanting to let Harry have the last word.
"Indelible moments of grace, tiny exaltations, unexpected miracles.
Gliding through Times Square at three-thirty in the morning, and all the traffic is gone, and suddenly
you're alone in the center of the world, with neon raining down on you from every corner of the sky.
Or pushing the speedometer up past seventy on the Belt Parkway just before dawn and smelling the ocean as it pours in on you
through the open window. Or traveling across the Brooklyn Bridge at the very moment a full moon rises
into the arch, and that's all you can see, the bright yellow roundness of the moon, so big that it frightens you,
and you forget that you live down here on earth and imagine you're flying, that the cab has wings and you're actually flying through space.
No book can duplicate those things."

Donc, moi je suis à Brooklyn par la pensée pendant que mes deux acolytes sont à Londres, fraîchement débarquées de l'Eurostar, et dans un double-decker en direction de High Street Kensington!
Et en spéciale dédicace à tous ceux qui sont restés à Paris, voilà un petit clip rien que pour vous!


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