13/06/2013

You give me fever!



Oui, je sais, la blague est facile, mais voyez-vous, je suis en ce moment plongée dans la lecture de la saga Fever de Karen Marie Moning et j'ai décidé d'écrire un billet à mi-parcours (j'en suis à la moitié du troisième tome), parce que je sens que la suite et fin ne va pas faire long feu!
Dire que j'aime cette série serait un euphémisme, je l'adore! Et pourtant, c'était pas gagné-gagné. J'ai mis un an à lire le premier! Un an! Ou plus précisément, j'en ai lu la moitié, sans vraiment accrocher, je l'ai posé, et je l'ai repris près d'un an plus tard, pour ne plus le lâcher, commander la suite, puis le troisième dans la foulée... Plusieurs explications à cela:
J'avais beaucoup aimé le début de Darkfever, découvrir Mackayla, cette espèce de poupée Barbie avec ses bonnes manières de Southern Belle, sa paresse de petite fille pourrie gâtée à la vie facile, elle était marrante et fun comme héroïne, bien qu'un brin énervante quand même... Et puis, lorsqu'elle apprend l'assassinat de sa soeur Alina partie étudier à Dublin, tout bascule! L'enquête piétine, Mac prend le premier vol pour l'Irlande et hop! La voilà qui débarque à Dublin (rien que ça, j'étais vendue! Dublin, j'en ai des souvenirs géniaux) et qui découvre que le monde dans lequel elle vivait n'a rien à voir avec la réalité, qu'elle n'est pas qui elle pensait être, sa soeur non plus, et que de drôles de créatures peuplent notre monde... Le hic, c'est que voilà: on se prend tout ça dans la tronche, sans trop comprendre le pourquoi du comment, ni qui est qui, et au lieu de persévérer, j'ai lâchement abandonné! C'était bête, je sais, et je m'en mords un peu les doigts parce que, quand j'ai repris récemment, j'ai eu du mal à me souvenir des détails de l'histoire. Au lieu de recommencer de zéro, cette fois j'ai poursuivi et tant pis, il faudra que je relise tout après (c'est triste, je sais, plaignez-moi!). En fait, ce premier tome est un tome d'exposition, il y a de l'action bien sûr, mais aussi beaucoup d'informations. C'est dans le second roman, Bloodfever, que tout s'accélère, que de nouveaux personnages apparaissent et que l'action trouve son rythme de croisière. Là, on dévore, on essaie de trouver des excuses pour aller prendre un bain et lire une heure ou deux, pour se poser sur le canapé au lieu de travailler, pour aller se coucher tôt et lire un peu plus...



Plus que la mythologie des faes, ce sont l'univers et les personnages qui sont incroyablement prenants et bien écrits. D'abord Dublin, ses ruelles sombres, le quartier de Temple Bar, Trinity College et enfin cette incroyable librairire, Barrons' Books & Baubles (BB&B pour les intimes)... Et puis, Mac et Barrons. Enfin, Barrons tout court d'ailleurs! Non, Mac aussi. Parce que l'évolution de cette héroïne se fait sous nos yeux, à vitesse grand V, à la même vitesse que celle où son monde bascule, où elle découvre que tout n'était qu'illusion, que les gentils et les méchants sont peut-être bien dans le même camp, qu'elle ne fait peut-être pas non plus forcément partie des gentils. Mac a soif de vengeance et elle est prête à tout pour y parvenir, même devenir quelqu'un d'autre, même frayer avec les Unseelies (les grands méchants des faes), même mentir à Barrons qui l'a pourtant recueillie et a tout fait pour l'aider...
Donc Barrons... Jericho Z Barrons pour être exacte. Je me souviens, il y a quelques années, je lisais religieusement le blog de Fashion, Happy Few, qui n'existe malheureusement plus et c'est fort dommage, car ses critiques étaient à mourir de rire. J'entendais donc parler de ce mystérieux Barrons avec moultes couinements et ne comprenais pas ce qu'il pouvait avoir d'extraordinaire, ce personnage, pour provoquer tant de déclarations d'amour sur la blogosphère. J'avais quand même eu la puce à l'oreille, mais je me disais que les faes, franchement, ça ne me tentait pas, que je lirais cette série plus tard... Mais maintenant, je comprends, et ce ne sont pas les années et la maturité qui y changeront quoi que ce soit. Barrons, c'est le mystère. Qui est-il? Qu'est-il? Mystère... Tout ce que l'on sait, c'est qu'il accueille Mac et lui offre un lieu sûr, sa librairie magnifique, des réponses (parfois!) à ses questions, et toujours un regard ou un sourire moqueur. Il la protège, parce qu'il l'utilise et a besoin d'elle, on ne peut se faire aucune illusion à ce propos, et Mac sait rester sur ses gardes. Pourtant, il lui faut bien un ami dans cet univers hostile, et Barrons fait donc office de... Mais voilà, Barrons est beau, Mac est belle, ils ont du mal à se supporter mais sont néanmoins bien obligés de le faire et de là naît une belle tension, des conversations silencieuses, des échanges vifs, des secrets soigneusement gardés, une confiance pleine de réticence, en bref, une relation compliquée mais qui évolue au fil du temps et fait tout le sel de la série.
Donc, oui, j'ai mis le temps, mais me voilà à présent bel et bien accro à Fever, in love with Barrons et convertie à KMM!

Envie de polars...



Ces derniers temps, peut-être parce que j'ai revu Luther, l'envie m'a prise de lire des polars, de regarder des séries policières, et de découvrir, découvrir et encore découvrir...
J'ai d'abord commencé par acheter les 4 premières saisons de Castle en DVD (pas cher sur Amazon Uk!). Castle, c'est une série sympa et très attachante, et le fait que le héros soit écrivain ne contribue pas du tout à son capital sympathie (non, pas du tout, du tout!!). Les copines de Whoopsy m'ayant conseillé les romans de "Richard Castle", je me suis exécutée et ai donc acheté Heat Wave, le premier tome des aventures de Nikki Heat (ça, ce sera ma lecture de plage!).



Ce que je dois avouer, c'est que côté polars, à part Agatha Christie, Millenium et quelques Mary Higgins Clark lus ado, je n'y connais pas grand chose... Je me suis donc fiée aux conseils du BBC World Book Club (mon nouveau podcast préféré) et ai investi dans Postmortem, le premier roman de Patricia Cornwell.



Ce que je ne savais pas, c'est que c'est elle qui a lancé la grande mode des séries policières médico-légales (genre Les Experts), car son héroïne, Kay Scarpetta, est médecin légiste.
Postmortem, attention les yeux! C'est sombre, violent et terrifiant. Je suis une petite nature, cela mérite d'être noté, mais j'ai eu du mal à m'endormir pendant quelques nuits... Brrrr! L'ambiance est glauque et glaçante, pourtant, on est au mois de juin, il faut chaud et humide à Richmond, en Virginie. Scarpetta est la chef de la morgue de cette capitale des meurtres et un tueur en série sévit dans la ville. Kay prête donc main forte à la police, et a bien du mal à s'imposer dans ce milieu machiste. J'ai pas mal souri aussi, parce qu'en lisant ce roman aujourd'hui, on ne peut que sourire lorsqu'elle décrit la technologie du début des années 90. Les ordinateurs qui démarrent lentement, les bases de données qui mettent toute la nuit à sortir les empreintes digitales, j'en passe et des meilleures... L'auteur n'en dit pas trop non plus sur son héroïne, on la découvre par petites touches, sa vie quotidienne, sa nièce, son travail, ses collègues et cette tension qui monte, qui monte, qui monte... Qui est le tueur? Comment l'arrêter? C'est à la fois effrayant et passionnant.



Pour rester dans le sombre, le glauque, le terrifiant et le passionnant, je vous conseille une nouvelle série policière BBC (eh oui, que voulez-vous? Ces Anglais, ils font tout mieux que nous!), plus précisément une co-production anglo-irlandaise, j'ai nommé THE FALL. La première saison en cinq épisodes vient de se terminer et ça a été une très bonne surprise. Alors,d 'accord, elle surfe allègrement sur la vague des séries policières nordiques, à la The Killing (qui a déjà eu droit à son remake américain, très bon, d'ailleurs, mais je n'ai pas vu l'original). Tant mieux, d'ailleurs, les héroïnes féminines fortes et belles, j'adhère à 100%! Et là, on est servis, parce que l'héroïne de The Fall, Stella Gibson, est interprétée par nulle autre que la sublime Gillian Anderson! Et en plus on est à Belfast, et en plus le tueur (je ne vous spoile rien parce qu'on le sait tout de suite) c'est Jamie Dornan (il est beau, mais bon, là son rôle...)! The Fall, c'est avant tout le récit d'une traque, d'un jeu de chat et de la souris vraiment captivant, bien rythmé malgré la lenteur (comment ça, ça ne va pas ensemble?), et d'un troublant face à face entre cette femme froide et déterminée et ce tueur qui veut à tout prix tout contrôler. L'image est belle, la réalisation sobre, tout comme l'interprétation, et le suspense va crescendo. L'audience ayant battu tous les records, une deuxième saison a été commandée dans la foulée, vivement la suite!



Et puis voilà, pour ceux qui ne connaissent pas encore, il y a Luther! Les deux saisons étaient en promo à la Fnac, je n'ai pas résisté bien longtemps... Je vous le résume en quelques mots, non deux en fait, ça suffit largement: Idris, et Elba... Personnellement, depuis Stringer Bell dans The Wire, cet homme est mon idéal masculin, purement et simplement. En plus, il joue bien et il a du charisme à revendre! (Franchement, Rob Pattinson, à côté, c'est de la gnognotte! Rien à voir, je sais...). C'est à Londres, c'est très très sombre, mais il y a Alice et cette drôle d'amitié qui nait entre eux que tout oppose mais pas tant que ça forcément. En plus, elle est interprétée par Ruth Wilson qui avait déjà démontré tout son talent dans Jane Eyre (BBC 2006)...

04/03/2013

A Discovery of Witches (Le Livre Perdu des Sortilèges) de Deborah Harkness

Encore un gros coup de coeur pour ce roman que j'ai trouvé d'occasion dans les bacs à l'extérieur de la belle librairie anglophone parisienne, Shakespeare & Co...

"Diana Bishop est la dernière d'une longue lignée de sorcières, mais elle a renoncé dpuis longtemps à son héritage familial pour privilégier ses recherches universitaires, une vie simple et ordinaire. Jusqu'au jour où elle emprunte un manuscrit alchimique : l'Ashmole 782. Elle ignore alors qu'elle vient de réveiller un ancien et terrible secret, et que tous - démons, sorcières et vampires - le convoitent ardemment. Parmi eux, Matthew Clairmont, un vampire aussi redoutable qu'énigmatique. Un tueur, lui a-t-on dit. Diana se retrouve très vite au coeur de la toumente, entre un manuscrit maudit et un amour impossible."

A Discovery of Witches est un roman qui m'a immédiatement séduite à cause d'un certain nombre d'éléments, tout d'abord le décor. Oxford et ses colleges, les bibliothèques et leurs manuscrits poussiéreux, toute l'atmosphère qui se dégage de cette ville où se déroule le début du récit est très réussie, on voit le brouillard sur la rivière qui traverse la ville, les vieux bâtiments abritant étudiants et professeurs... Sorcières, vampires, démons, le lecteur accompagne l'héroïne, Diana, de révélation en découverte et les surprises s'enchaînent. Bien sûr, ce roman a aussi des défauts, quelques longueurs, notamment dans la deuxième moitié du livre, mais l'intrigue reprend ensuite tambour battant! La mythologie est vraiment très fouillée et riche, on sent que Deborah Harkness maîtrise son sujet sur le bout des doigts, étant elle-même historienne des sciences, cela n'a rien de surprenant.


J'écris cette critique avant même d'avoir terminé le roman, mais il me reste une cinquantaine de pages et je suis déjà triste de quitter ces personnages et cet univers si riche. Heureusement, le deuxième tome est sorti l'été dernier, je sais donc déjà que je vais le dévorer rapidement...

26/02/2013

Coup de coeur Chick Lit de 2012: Attachement de Rainbow Rowell



Voilà un roman que j'ai adoré! Et pourtant, c'est un roman de chick lit sans prétention, mais tout y est juste et bien ficelé. La quatrième de couv:

"Le coup de foudre est possible, même avant le premier regard ! 1999. Lincoln, gentil geek aux faux airs d’Harrison Ford, travaille dans une entreprise où son rôle consiste à contrôler les e-mails des employés. C’est ainsi qu’il parcourt les échanges de Jennifer et de Beth, deux copines aussi drôles et imprévisibles qu’attachantes.
Sans même l’avoir vue, Lincoln va tomber amoureux de Beth. Mais comment lui déclarer sa flamme sans passer pour un fou ? Surtout que la jeune femme semble avoir un faible pour un « inconnu » qui travaille dans le même immeuble…"


Un héros masculin dans un roman de Chick Lit? Oui, oui, vous avez bien entendu! Et Lincoln est un narrateur très attachant, timide, un peu geek, grand romantique. On découvre aussi les vies de Beth et Jennifer, par les yeux de Lincoln, et ça, c'est une très bonne idée de narration. On lit tous les échanges de messages des deux femmes du point de vue de Lincoln et on se prend vraiment au jeu, guettant avec la même impatience que lui l'apparition du "Mec Mignon". 
Si vous cherchez un très bon roman de Chick Lit doublé d'une délicieuse comédie romantique, lisez-le! 

22/02/2013

Gros coup de coeur de 2012: The Diviners de Libba Bray



L'un des romans dont je voulais absolument vous parler, c'est The Diviners de Libba Bray! Un roman passionnant et effrayant qui vous reste en mémoire longtemps après l'avoir terminé... 
C'est Emjy qui en a parlé sur Whoopsy Daisy et j'ai eu envie de le lire dès que j'ai lu la quatrième de couverture! Je l'ai donc immédiatement commandé sur mon Kindle et me suis plongée avec plaisir dans cette aventure terrifiante et mystérieuse. 

"Evie O'Neill has been exiled from her boring old hometown and shipped off to the bustling streets of New York City--and she is pos-i-toot-ly thrilled. New York is the city of speakeasies, shopping, and movie palaces! Soon enough, Evie is running with glamorous Ziegfield girls and rakish pickpockets. The only catch is Evie has to live with her Uncle Will, curator of The Museum of American Folklore, Superstition, and the Occult--also known as "The Museum of the Creepy Crawlies."

When a rash of occult-based murders comes to light, Evie and her uncle are right in the thick of the investigation. And through it all, Evie has a secret: a mysterious power that could help catch the killer--if he doesn't catch her first."



Voilà pour le pitch du roman. Autant le dire tout de suite: New York dans les années 20, les speakeasies, le jazz, ce sont des arguments qui me convainquent immédiatement! Libba Bray nous plonge dans cet univers plus vrai que nature comme si on y était. Absolument tout m'a plu dans ce livre: du contexte historique au style de l'auteur... 
Par contre, je préfère prévenir: j'ai trouvé le méchant, Naughty John, vraiment terrifiant et les passages dans lesquels il apparait m'ont fait froid dans le dos (et causé quelques cauchemars!), mais je suis une petite nature pour ce genre de choses. Ça ne m'a pas empêchée d'être happée par cette histoire, menée de main de maître par Libba Bray. J'ai été très impressionnée par son talent d'écriture et elle a le don de créer des personnages passionnants et attachants. On découvre leurs secrets au fur et à mesure, très lentement, elle ne nous dit que ce que l'on a besoin de savoir, ce qui peut être très frustrant mais qui me donne très très envie de connaître la suite (malheureusement, je crois qu'il va falloir attendre un peu puisqu'elle est en train de l'écrire...). 
Gros gros coup de coeur pour Evie et Jericho! Evie est une héroïne vraiment super, courageuse, drôle et parfois un peu énervante, mais juste ce qu'il faut. C'est une forte tête et en même temps, elle a aussi beaucoup de sensibilité. Mais si je ne devais retenir qu'un seul élément de ce roman, ce serait le New York des années 1920. On s'y croirait! 

20/02/2013

Long time no see!

Parce que bloguer me manquait...
Parce que j'ai continué à suivre mes blogs préférés...
Parce que j'ai continué à lire...
Parce que j'aime toujours autant les séries...
J'ai eu envie de revenir par ici. Ravie de vous retrouver et à très vite!

04/06/2012

Changement de décor

Vous avez sans doute remarqué que je me faisais plus rare ici ces derniers mois, et pour cause... J'ai décidé d'arrêter ce blog, qui ne me correspond plus vraiment. J'ai goût à plein d'autres choses en ce moment, Fan de Chick Lit n'est plus, je renais sous le nom d'Amateur Knitter!

28/02/2012

Love Virtually (Quand souffle le vent du nord) de Daniel Glattauer

J'ai profité d'un séjour en Autriche pour découvrir cet auteur de là-bas. Mon niveau d'allemand ne me permettant pas de le lire dans sa langue maternelle, j'ai donc trouvé avec bonheur la traduction anglaise dont le titre, ô combien malheureux, pourrait facilement faire penser à un livre de Chick Lit.
Au détour de mes promenades dans cette belle ville qu'est Vienne, je vous avoue que mes visites des librairies étaient incroyablement frustrantes. Malgré mes longues années passées à étudier l'allemand, cette langue reste un mystère pour moi. Je baragouine, je me débrouille, je fais répéter inlassablement, et, au bout de dix jours, je parvenais à tenir une conversation, c'était déjà pas mal! J'étais donc aux anges quand une amie m'a fait découvrir la librairie Thalia, sur Mariahilferstrasse, et son rayon de livres en anglais. Nous avons échangé sur nos auteurs préférés (elle est, tout comme moi, une lectrice passionnée) et elle a insisté pour m'offrir ce roman, après s'être remise de son choc en apprenant que je n'avais jamais lu Daniel Glattauer. J'en avais entendu parler, certes, et dans des termes fort élogieux qui plus est...
Son nouveau roman était là-bas en tête de gondole dans toutes les librairies. Je me suis gardé ce roman bien au chaud pour le vol de retour et je l'ai dévoré en quelques heures. Ce fut un vrai coup de coeur.

Quand souffle le vent du nord est un roman épistolaire moderne. Deux inconnus, Leo et Emmi, entament une correspondance par hasard. Emmi souhaite résilier un abonnement au magazine Like et une faute de frappe va la mettre en relation avec le merveilleux Leo Leike. Dans les premiers mois, quelques mails sont échangés, et puis leur échange prend un tour bien plus romanesque. Toute cette histoire est amenée avec une grande subtilité. Ces deux-là ne se sont pas rencontrés sur Meetic, ils n'ont rien demandé, d'ailleurs Emmi est mariée et heureuse en ménage... Pourtant, au fil des jours, leur correspondance devient régulière. Ils décident de ne rien se dire de personnel afin de ne pas se révéler d'informations précises pouvant gâcher leurs rapports virtuels. Malgré cette résolution, leurs messages prennent rapidement un tour on ne peut plus personnel, voire franchement passionné (et passionnant, donc). Chacun tombe amoureux des mots de l'autre et de la personnalité qui émerge de cette forme de conversation. En effet, le fait de ne pas se voir "en vrai", de ne pas se connaître, fait tomber les barrières très vite. La question d'une rencontre, inéluctable, est forcément posée. Des stratagèmes sont trouvés, des rendez-vous donnés, puis manqués, ou pas...
Les deux personnages sont extrêmement attachants. Emmi, fougueuse, spontanée, laisse transparaître dans ses messages un caractère bien trempé. Elle est parfois énervante aussi, car elle ne cherche pas à cacher ses nombreux défauts. Au lieu de m'irriter, cela a fait d'elle, à mes yeux, un personnage extrêmement humain auquel on ne peut que s'identifier. Leo, quant à lui, est un homme formidable. Linguiste, il manie les mots avec une aisance et une poésie superbe. Plus raisonnable qu'Emmi, on voit néanmoins pointer un caractère tout aussi passionné dans ses messages alcoolisés... Et quelle beauté! Je défie toute lectrice de ne pas tomber amoureuse de Leo dans ces moments-là! Et quelle torture pour Emmi de ne pas succomber à la tentation d'envisager une toute autre vie avec lui, que celle qu'elle partage au quotidien avec son mari et ses enfants. Une rencontre, donc, paraît inéluctable, et c'est tout l'enjeu de la fin du roman. Et c'est également tout l'enjeu de ce livre. Sans voir l'autre, peut-on le connaître? Peut-on l'aimer, pour de vrai? Ou n'aime-t'on qu'un fantasme? Qu'une idée que l'on se fait de cette personne virtuelle? C'est en effet si facile, au travers du prisme des mots, de coller une identité fictive à cette personne qui n'existe dans notre vie que par des petits caractères noirs sur fond blanc... La réalité de la vie est-elle si ennuyeuse, au quotidien, que l'on ait besoin de s'échapper dans cette vie rêvée?

Un roman d'amour moderne, mais universel et magnifique. Les mots de Daniel Glattauer, au travers d'Emmi et Leo, sont magiques. Tout sonne juste. Il ne se passe pas grand chose, et pourtant, on est emporté dans ce bouleversement total dans la vie des deux héros. Une rencontre simple, subtile et vitale... C'est écrit avec une finesse remarquable. Daniel Glattauer en a également écrit une suite que je ne tarderais pas à lire. À toutes les âmes romantiques (et aux autres), je ne peux que le conseiller chaudement!


09/02/2012

Revenge: le nouveau guilty pleasure de la saison 2011-12



Peut-être pas la meilleure série de tous les temps, certes, mais un soap redoutablement efficace, sans aucun doute! Revenge, c'est un peu Melrose Place meets Kill Bill, si vous voulez une idée (en moins sanguinolent, quand même!).

Welcome to the Hamptons, ce petit bout de terre de la Côte Est des Etats-Unis où tous les Happy Few new-yorkais passent leurs vacances! Emily Thorne, alias Amanda Clarke (Emily Van Camp), y retourne après de longues années dans le but de se venger de ceux qui ont piégé son père, mort depuis en prison pour un crime qu'il n'a pas commis. Après avoir hérité d'un fortune colossale et disparu de la circulation pendant des années, elle réapparaît un jour et commence à mettre son plan à exécution. Les véritables coupables, le couple Grayson, règne en maître sur cette petite société très fermée. Emily doit donc d'abord se faire accepter de Victoria (Madeleine Stowe), la femme, et décide pour ce faire de séduire son fils, le beau Daniel. Victoria est une femme froide et manipulatrice, mais elle cache de lourds secrets, dont Emily semble tout savoir et dont elle va se servir pour arriver à ses fins. Elle veut faire souffrir les Grayson autant qu'ils ont fait souffrir son père, causant sa ruine et sa mort, alors qu'il était innocent. Elle est aidée dans ses machinations diaboliques par Nolan, jeune entrepreneur milliardaire dont le mentor n'était autre que le père d'Emily/Amanda, David Clarke (James Tupper), que l'on voit dans des flashbacks savamment distillés ça et là pour nous éclairer sur les événements du passé. Il y a aussi le séduisant Jack, ami et amoureux d'enfance de la jeune Amanda, propriétaire du rade local qui n'a rien à voir avec ce monde de faux semblants, Declan, son petit frère, amoureux de Charlotte Grayson, la jeune soeur de Daniel et fille de Victoria et Conrad, Ashley (Ashley Madekwe, Secret Diary of a Call-girl) qui travaille pour Victoria, etc...


Revenge, ça ne pourrait être qu'un soap de plus, mais c'est bien plus que cela! Mike Kelly a su créer un feuilleton aux rebondissements aussi multiples que surprenants et au potentiel hautement addictif. C'est étonnamment une très bonne série, très bien écrite, puisque les indices sont distillés au fur et à mesure, chaque épisode nous réserve son lot de rebondissements majeurs. Emily/Amanda est une héroïne aux multiples facettes, forte et pourtant meurtrie par la vie, intelligente et fine, machiavélique et froide, toujours capable d'anticiper la suite des événements, et pourtant, on tremble sans cesse pour elle, car elle n'est poussée que par l'instinct de la vengeance et semble par moments perdre de vue ce qui compte pourtant beaucoup pour elle: protéger ceux qu'elle aime des conséquences de sa vengeance. Car elle s'attaque aux puissants parmi les puissants et ils ne sont pas prêts à perdre si facilement leur part du gâteau! Emily/Amanda devra donc être assez forte pour se montrer à la hauteur de la tâche, mais elle est pleine de ressources et toujours capable de nous surprendre!


Vous l'aurez compris, cette série c'est un peu un coup de coeur, contre toute attente, d'ailleurs! Pas le genre de la maison mais tellement divertissante que l'on aurait tort de s'en priver...

Winter is coming... but the night is dark and full of terrors!


Désolée d'avoir disparu d'ici depuis un moment, panne d'inspiration, mais pas panne de lecture ni de visionnages en tous genres...
Comme je vous l'ai annoncé, je dévore en ce moment la saga de George RR Martin, A Song of Ice and Fire (Le Trône de Fer en français), et je me régale! Vous en avez sûrement entendu parler ces derniers temps, car cette gigantesque saga de fantasy a été adaptée en série par HBO, avec une fidélité remarquable! C'est donc, comme beaucoup de gens, suite à cette découverte que je me suis plongée dans ces romans.

GRRM (pour les intimes) est souvent comparé à un Tolkien des temps modernes, et cette comparaison n'a franchement rien d'abusif, même si les deux auteurs ont pourtant un style et un univers très différents. Le Trône de Fer nous plonge dans un univers médiéval sur lequel pèse une menace surnaturelle. Mais ceux qui sont allergiques au fantastique n'ont aucun souci à se faire. Westeros (le monde dans lequel se situe l'action) est un monde peuplé d'hommes et cette saga, c'est l'histoire des ambitions humaines et de la cruauté qu'elles entraînent. Westeros est un royaume divisé où les puissants et les autres sont prêts à tout pour prendre le pouvoir: meurtres, trahisons, complots, humiliations, violence et j'en passe... De dire que GRRM a créé un univers incroyablement riche serait même un euphémisme. L'histoire est à la fois complexe et universelle, mais c'est surtout une oeuvre de fiction passionnante et fascinante où tous les rebondissements sont possibles.

Cinq tomes sont déjà sortis en anglais, chacun composé d'environ mille pages, c'est donc un projet littéraire titanesque sur lequel l'auteur travaille depuis des années et des années. Il a annoncé sept tomes en tout, ce qui nous laisse encore de belles choses à espérer pour le futur. Pour l'instant, j'ai donc lu près de 3000 pages, puisque je suis en train de terminer le troisième tome, A Storm of Swords, considéré par les fans comme le meilleur des cinq romans publiés à ce jour, et je vais de surprise en surprise!
Les particularités de cette série sont multiples. Elle s'inscrit dans le genre de la fantasy, certes, mais elle se démarque des règles du genre par de nombreux aspects. Tout d'abord, la magie et le surnaturel n'y occupent qu'un rôle infime, les intrigues politiques et les aventures et déboires des différents protagonistes ayant la part belle de l'action. Chaque chapitre est raconté du point de vue d'un narrateur différent, et ils sont nombreux!
Je me sens d'ailleurs incapable de pitcher, alors je laisse le soin à Wikipédia:

Le Trône de fer se situe dans un univers rappelant l'Europe du Moyen Âge, excepté le fait que les saisons peuvent durer une dizaine d'années. L'intrigue se passe essentiellement sur le continent de Westeros, dans le royaume des Sept Couronnes, un pays dirigé par plusieurs grandes maisons (ou familles) dont une possède le pouvoir royal. Ces Maisons ont chacune leur propre domaine, leurs propres bannerets et leur propre blason, mais aussi leurs propres intérêts. Cela crée des interactions et des intrigues politiques riches et complexes. Parmi ces maisons, on peut citer les principales : la maison Stark, la maison Baratheon, la maison Lannister, la maison Targaryen, la maison Tully, la maison Greyjoy, la maison Arryn, la maison Tyrell et la maison Martell.
Au début de la saga, les Sept Couronnes sont dirigées par le roi Robert Baratheon, qui a renversé la dynastie des Targaryen quinze ans auparavant. Il propose à Eddard Stark, son ami et ancien compagnon d'armes lors de la rébellion contre les Targaryen, le poste de Main du roi (sorte de premier ministre), qui était précédemment occupé par Jon Arryn, mentor des deux hommes récemment décédé. Eddard Stark accepte à contrecœur l'offre du roi et quitte ses terres glacées du nord pour gagner la capitale, Port-Réal, où il se heurte à l'inimitié de la reine, Cersei Lannister, et aux intrigues de différents conseillers, et va découvrir que la mort de Jon Arryn n'était pas due à des causes naturelles.
Dans le même temps, le fils bâtard d'Eddard Stark, Jon Snow, rejoint la Garde de Nuit, un ordre dont la fonction est de veiller sur la frontière nord du royaume, protégée par un immense mur, au-delà de laquelle vivent des peuples sauvages. Très vite, Jon déjoue une tentative d'assassinat contre le Lord Commandant de la Garde de Nuit, tentative orchestrée par des créatures appelées les Autres que l'on croyait légendaires, et intègre une expédition chargée d'enquêter au-delà du mur sur les disparitions de plusieurs membres de la Garde de Nuit.
Et, sur le continent est, les deux derniers survivants de la maison Targaryen, le très instable Viserys et sa jeune sœur Daenerys, tentent de restaurer la grandeur passée de leur maison. Viserys arrange le mariage de sa sœur avec Drogo, chef d'une puissante horde de cavaliers nomades, afin de reconquérir les Sept Couronnes, mais sa folie cause sa perte. Daenerys, désormais ultime représentante de la maison Targaryen, va tenter de survivre au milieu d'un monde hostile, aidée en cela par la naissance miraculeuse de trois dragons, race qui était éteinte, venant d'œufs fossilisés lui ayant été donnés en cadeau de mariage.

Quel plaisir de se plonger dans un univers d'une telle richesse, de découvrir des personnages aussi variés et approfondis, de pouvoir lire, lire et lire tout en sachant qu'il nous reste des centaines voire des milliers de pages avant d'atteindre la fin! Je suis amoureuse de Jon Snow et je découvre avec terreur et émerveillement ce qui l'attend de l'autre côté du Mur, j'ai l'impression qu'Arya Stark est ma petite soeur et je tremble pour elle au fil de ses aventures, Sansa m'énerve par sa naïveté et pourtant je ne peux m'empêcher d'avoir pitié d'elle, je hais les Lannister mais en même temps je suis constamment surprise par Tyrion, le nain, et Jamie le chevalier... Seulement quelques personnages parmi tant d'autres dont je partage avec un ravissement non dissimulé les aventures. Rien n'est facile à Westeros et tout est toujours possible! 
La saison 2 de la série sera diffusée à partir du mois d'avril et elle est déjà attendue de pied ferme! En même temps, après une saison 1 aussi éblouissante, ce n'est pas étonnant...