20/01/2009

Barbara Pym

Autour de la fontaine à thé…, partez à la découverte des romans de Barbara Pym

Lorsque Barbara Pym meurt le 11 janvier 1980, à l’âge de soixante-six ans, elle est à peu près oubliée de tous. Depuis 1963, les éditeurs refusent les uns après les autres, les manuscrits qu’elle leur présente. Blessée par ces rejets, elle n’en continue pas moins à écrire et à travailler son style si particulier, fait de finesse et de subtile dérision. Un style parfait où le détail est essentiel.
Pour ceux qui connaissent les romans de Barbara Pym, il peut sembler étrange de la faire voisiner avec Candace Bushnell, Helen Fielding et même Jane Austen ou Charlotte Brontë.
Dans ses histoires en effet, pas de rebondissements dramatiques, pas de passion, pas de sexe, pas de working girl, pas d’héritière intrépide. Mais du thé, du thé, du thé, toujours du thé et peut-être, éventuellement, quand les émotions sont trop fortes, et que le cœur bat la chamade, un petit verre de Sherry.
L’existence n’est pas flamboyante, c’est une succession de petits faits sans importance, de mini événements pratiques et triviaux. Et c’est pourtant cette apparente simplicité qui fait tout le charme de ses romans, même pour un lecteur des années 2000, même pour l’inconditionnelle de Sex and the city. Comment résister en effet à cette délicate peinture de l’Angleterre de l’après-guerre ? A cette atmosphère de province où la vie de la communauté s’organise autour des ventes de charités cornaquées d’une main de maître par la sœur du pasteur, où l’on déjeune d’un sandwich aux œufs sur un banc de Hyde Park avant de reprendre son travail de catalogage à la bibliothèque municipale, où les seuls hommes encore célibataires sont pasteur ou anthropologue, où, au détour d’un voyage à Rome organisé par le susnommé pasteur, une petite troupe de vieilles filles va découvrir les joies de la cuisine italienne et se laisser, l’espace d’un instant, troubler par le charme latin.
Pourtant derrière la trame tranquille et insignifiante du quotidien, les personnages, toujours très attachants en dépit de leur manque d’audace, vont vivre une véritable révolution psychologique et affective. Alors qu’ils se sont habitués, avec une belle résignation, à mener une existence terne et solitaire, ils vont, autour de la fontaine à thé, commencer à entrevoir la possibilité d’une histoire d’amour. Comme Emma, l’héroïne de son dernier et très beau roman Un brin de verdure qui se termine sur cette promesse : « Emma se rappelait que sa mère avait parlé de louer la maison à une ancienne étudiante qui écrivait un roman et se remettait d’un amour malheureux. Mais cela n’aurait pas lieu car Emma allait rester au village elle-même. Elle pourrait écrire un roman et même comme elle commençait à l’entrevoir, s’engager dans une histoire d’amour qui ne serait pas forcément malheureuse. »
Tous les romans de Barbara Pym sont recommandables. Voici quelques uns de ses titres les plus connus et les plus réussis : Un brin de verdure, Jane et Prudence, La douce colombe est morte, Comme une gazelle apprivoisée, Une demoiselle comme il faut.

1 commentaire:

  1. Bravo Camille pour ce baptême de bloggeuse! Je n'ai encore jamais lu Barbara Pym, mais tu m'as vraiment donné envie de m'y mettre... Pour l'instant je fais dans le fantastique et les vampires sexy, mais je vais très bientôt m'en lasser! Biz

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