02/11/2011

DRIVE


Attention, je vous préviens tout de suite, ma critique ne va pas être objective!
Drive, le film de Nicolas Winding Refn, c'est une claque immense, un énorme coup de coeur/coup de poing, et sûrement le meilleur film que j'aie vu cette année.


Ceux qui s'attendaient à un film d'action ont été invariablement déçus, car, malgré certaines scènes de course-poursuite haletantes, le rythme est plutôt lent et le film assez peu bavard. Violent aussi, et d'une violence crue à la manière des films de gangsters. Mais d'une tendresse pas guimauve pour un sou. Et la mise en scène est d'une beauté à couper le souffle.


La première scène s'ouvre sur un coup de téléphone: le chauffeur dont on ne saura jamais le nom (Ryan Gosling) explique à un truand ses conditions. Il va chercher deux malfaiteurs qui viennent de commettre un braquage et sont pratiquement immédiatement pris en chasse par la police. Les bruits de la radio viennent se mêler à ceux du scanner de la police. On frémit et on retient son souffle. La Impala couleur argent a été vue et, soudain, le spot lumineux de l'hélicoptère les illumine par au-dessus. Le chauffeur accélère et le suspense devient étouffant. Je ne vous raconte pas la fin de la scène, mais elle enchaîne sur les premières notes de "Nightcall" et là on exulte. Le reste de la bande originale est du même acabit, une électro très eighties qui colle à la peau du film et du héros.


Il déménage et rencontre Irene, sa nouvelle voisine (Carey Mulligan, bluffante de retenue). Une rencontre toute simple qui tisse les premiers liens d'une relation tendre et émouvante. Peu de mots échangés entre eux, tout comme avec le fils de celle-ci, mais cela va sceller le destin de ce chauffeur. Lorsque le mari d'Irene sort de prison et qu'il essaie de reprendre une vie normale (venant par là même entraver les prémices de leur relation), les ennuis ne sont pas très loin et, très vite, les vies d'Irene et son fils sont menacées. Le chauffeur est pris d'un instinct protecteur et va se lancer dans une fuite en avant et tomber dans une spirale de violence immuable.


Que dire de ce film qui n'ait pas déjà été dit? Ryan Gosling est grand, presque hypnotique. Pas besoin d'en savoir beaucoup sur ce personnage qui décidément ne dit presque rien. La caméra lui colle à la peau, il n'y a pratiquement pas une scène dont il soit absent. On pourrait dire qu'il porte le film sur ses épaules, mais la mise en scène, toute en lenteur et en esthétisme, est d'une beauté incroyable. Ces dix premières minutes époustouflantes sont à l'image du reste du film. Énorme!

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